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Rubrique du Mois

"On ne s'endort jamais seul"
De RENÉ FRÉGNI
Aux éditions Denoël


Que la partie de pétanque soit finie ou pas, à cinq heures pile Antoine est devant la grille de l'école. Marie, sept ans, lui saute dans les bras. Pour ce facteur, veuf depuis peu, c'est le plus beau moment de la journée.
Jusqu'à ce 10 mai où Antoine arrive avec un quart d'heure de retard à l'école. Dans l'intervalle Marie a disparu, kidnappée.
On ne s'endort jamais seul s'ouvre comme un précipice, creusé dans la détresse d'un père. Sans répit, le vertige broie chaque espoir, chaque indice. Malgré les efforts de Camille Ferréol, la maîtresse d'école, de Jacky Costello, le caïd, de Martine, dite Tania la Pute bleue, nul ne parvient à enrayer l'engrenage. La rage au cSur, Antoine quadrille Marseille. Sa traque, guidée par la tendresse, puise bientôt sa puissance dans la violence couleur vengeance.
Un suspense implacable, noué dans l'émotion même.


Dans le cadre des 8ièmes Olympiades Tullésaines,
par Nicole Brun, déléguée à la culture


Extrait du livre :
Il était debout au milieu de la cuisine et il pleurait. Depuis des mois il s'était raccroché à ce petit animal que Marie avait serré chaque nuit contre elle, avec qui elle babillait avant de s'endormir. Sans qu'il s'en rendît compte il s'était mis lui-même à parler au petit poussin comme s'il s'était adressé à sa fille, parfois il l'appelait Marie en caressant doucement la minuscule tête ronde. C'était comme si pour la deuxième fois on lui arrachait Marie.
Sa panique en quelques secondes devint insoutenable. Jacky avait parlé de la clé près du téléphone. Il la saisit et dévala les escaliers de la cave. Á nouveau la douleur le rendait dément.
Lorsqu'il ouvrit la porte, la lumière solaire brûla les yeux des deux hommes enchaînés.
« Où est ma fille ? » hurla-t-il.
Ils se rapprochèrent l'un de l'autre.
« Où est ma fille ? »
Ils aperçurent son regard fou. Antoine vit sur un panneau fixé au mur, parmi toutes sortes d'outils accrochés à des clous, un marteau court et massif. Il ne vit que ça.
Ce marteau avait exactement la densité de sa rage. Il le prit et s'approcha des deux monstres.

ESPAGNOL...

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ARTIN
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jeudi 11 mai à 18 h
à la Maison du Peuple